Commémoration de l’abolition de l’esclavage
Colère du groupe de militants syndicaux à l’origine
de la Commémoration de l’abolition de l’esclavage
pour les personnels des administrations parisiennes
À l’Hôtel de Ville de Paris
Ce qui était devenu un jour de mémoire, de fraternité et de dénonciation du racisme pour les personnels des administrations parisiennes a été, ces dernières années, progressivement récupéré et dénaturé par la municipalité. Cela nous révolte.
Bref historique de la commémoration de l'abolition de l'esclavage pour les personnels des administrations parisiennes
Plusieurs milliers de nos collègues, agents de la Ville de Paris, sont les descendants des femmes, des hommes et des enfants que la France coloniale avait réduit à l’esclavage dans les îles françaises des Caraïbes et de l’Océan Indien.
C’est le 27 avril 2000 que, pour la première fois, et à notre initiative, fût commémoré l’abolition de l’esclavage à la Mairie de Paris
La date du 27 avril a été notre choix, car c’est la plus essentielle, en effet, c’est le 27 avril 1848 que les Membres dugouvernement provisoire , siégeant à l Hôtel de Ville de Patris , ont pris le décret « relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et possessions françaises »
Afin d’affirmer davantage encore la solennité de cette première commémoration, ce 27 avril 2000, la représentante du Maire fît ouvrir les deux battants de la porte d’honneur de l’Hôtel de Ville: la négritude, son cortège d’ombres et sa mémoire douloureuse avait enfin droit de citer à l’Hôtel de Ville de Paris.
Quelques mois plus tard, en mars 2001, Bertrand DELANOË succédait à Jean TIBERI.
Nous sommes intervenu avec détermination auprès de la nouvelle municipalité afin que soient pérennisés, tous les 27 avril, pour et par les personnels municipaux la commémoration de l’abolition de l’esclavage et la dénonciation du racisme.
Nous avions été entendus, et, le 27 avril 2001, une grande et belle cérémonie fût organisée à l’Hôtel de Ville, présidé par le Maire et en présence de centaines d’agents municipaux, toutes origines confondues.
Le principe d’une commémoration annuelle pour la mémoire de ce que fût la traite négrière et contre son bâtard hideux qu’est le racisme était acquis ; nous, les militants de cette belle cause étions satisfait. Notre travail était terminé, les militants de cette commémoration pouvaient retourner à l’anonymat
Les raisons de notre colère :
Cette journée de commémoration, que nous avons voulue :
- Pour la mémoire des ancêtres de nos collègues originaire des DOM TOM.
- Pour la mémoire aussi de tous les anti-esclavagistes, qu’ils furent noirs ou blancs.
- Pour nous enrichir de nos différences qui sont notre patrimoine commun.
- Pour, ne serai-ce qu’une fois l’an, discuter ensemble, que l’on soit blancs ou noir, de catégorie C, B ou A.
- Pour, ne serai-ce qu’une fois l’an, discuter avec l’Administration et les élus politiques du racisme et de ses discriminations de fait.
Savoir si certains métiers, certains grades vont encore continuer à être plus « noirs » que d’autres ? Comparer la situation des agents originaires des DOM TOM de la Ville de Paris avec d’autres administrations (l’hospitalière par exemple).
Se respecter, c'est aussi être capable de se dire les choses en face, simplement, posément mais précisément.
Pour nous la journée annuelle de commémoration devait être un vaste et profitable débat pour les personnels, l'administration et le maire
Mais, sous le prétexte de normes de sécurités, environs 1% seulement des personnels municipaux pourront assister aux différents événements qui animeront la journée de commémoration du 27 Avril 2010 !!!