DECONCINTRATION

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 La déconcentration est en marche !

Ce projet qui concerne l’ensemble de la Ville de Paris, va toucher la Direction des Affaires Culturelles. Les personnels sont bien sûr les grands absents des textes qui nous sont présentés mais seront, sans aucun doute, les premières victimes.


La Ville avance en masquant ce qu’elle leur réserve. A ce jour, elle prétend seulement  garantir leur statut.

Mais quel sens cela a-t-il ?

 

Quand les métiers sont remis en cause.

Quand l’égalité de traitement dans l’organisation du travail n’est plus assurée (différence d’une mairie à l’autre).

Qu’en sera t-il, en effet, des horaires d’ouverture et des horaires qui en découlent pour les agents ? La ville parle seulement de l’amplitude de travail des personnels (38 h pour les agents des bibliothèques) ce qui est autre chose.

Quelle égalité dans la mobilité pour les personnels et particulièrement pour les responsables qui devront être adoubés par le maire d’arrondissement?

Que dire des déroulements de carrière et des primes assujetties à l’engagement des agents dans les projets des maires d’arrondissements?

 

Par ailleurs, les établissements désormais sous le contrôle du maire d’arrondissement  pourront être affectés à d’autres usages.

Quelles conséquences pour les personnels ? Comment sera engagée leur responsabilité et particulièrement celle des chefs d’établissements?

Quelles conséquences pour les usagers ?

Les bibliothèques sont particulièrement visées. Déjà des expérimentations ont lieu (dans le 12eme arrondissement) dans le dos des représentants des personnels et des organisations syndicales. Sans doute une nouvelle manifestation de la conception du dialogue social et de la transparence, version mairie de Paris ?

« Ils sont complètement cintrés » 

Il faut savoir qu’avec la déconcentration

Les établissements risquent d’être confrontés à des objectifs contradictoires et ne correspondant plus forcement à une politique de service publique commune.

Des règlements différents peuvent être adoptés d’un établissement à l’autre par les conseils d’arrondissements. On se demande bien comment le personnel va pouvoir être crédible auprès du public parisien. Un nouveau facteur de crise est en train de se mettre en place.

 Dans ce processus, engagé sans nous tous, se met d’ores et déjà en place une réorganisation des établissements et du réseau.

La DAC réfléchit à une nouvelle sectorisation des bibliothèques, quatre secteurs chapeautés  par un super conservateur, censé faire connaître la parole d’en haut et la faire appliquer.

Le contrôle des acquisitions que cherche à mettre en place le bureau des bibliothèques (politique documentaire, réorganisation du SDE  etc.) en plus de la mise en place de la déconcentration, c’est à dire le contrôle de proximité, va avoir un impact fort sur la vie des personnels et risque d’entraîner la remise en cause des compétences, des savoir-faire et de notre indépendance professionnelle. Le risque le plus évident est la perte par les équipes de la politique d’acquisition de leur établissement.

 

Le déploiement du personnel d’un établissement à l’autre pour compenser les vacances de postes est plus qu’à l’étude. Mieux, la proposition de faire de Vaugirard une annexe de la bibliothèque Yourcenar met en lumière cette tentative d’affaiblir le réseau et de faire disparaître des établissements au profit de bibliothèques phares dont les horaires pourraient s’étendre dans le même temps où se réduiraient ceux des petits établissements devenus des satellites Les non dits sont nombreux et les risques déjà énormes.  

Derrière toute cette politique se dessine une réduction des effectifs et une gestion des personnels encore plus tendue. Le risque de voir fermer des établissements, une réduction du service public offert aux parisiens.

 

Le pire n’est jamais sûr ? La vigilance, une nécessité !

 

Dans l’état actuel, le Supap- FSU :

- s’oppose à la déconcentration des personnels. Nous voulons le maintien d’une gestion centralisée des personnels dans le cadre de la Direction des Affaires Culturelles. Nous refusons la mise en place de plateformes de gestion (UGD etc.) par secteurs ou arrondissements.

- veut le maintien du cadre actuel des jours et des horaires d’ouverture.

Même si les CTP ne sont que des instances paritaires peu valorisées et souvent contournées par la Ville de Paris, de nombreux aspects de l’organisation du travail y étaient obligatoirement mis à l’ordre du jour. Avec la déconcentration, cette instance pourrait se retrouver sans objet.

- veut la protection des encadrants contre les pressions politiques et autres. La ville veut en effet mettre en place une double tutelle sur les responsables et les équipes. Les personnels pourront très vite être pris en étau entre des logiques différentes, otages d’intérêt partisan.

 - Le maintien de l’affectation des personnels à un établissement où ils puissent s’engager professionnellement dans un cadre d’équipe et développer une politique de lecture publique commune à l’ensemble du réseau parisien. Nous ne voulons pas devenir de simples pions déplacés au gré des circonstances.


Nous attendons de  la Mairie de Paris qu'elle énonce enfin clairement son plan, arrête de se cacher derrière un discours technocratique et engage une vraie discussion, direction par direction, avec les organisations syndicales.

 

 

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