Le mal des maux (le flash info entre les lignes)

Publié le par Agnès

Le curieux empressement de l’administration et des élus à communiquer sur les résultats des mesures WIFI et sur la position des organisations syndicales siégeant au CHS de la DAC, m’oblige à un décryptage pour que chacun puisse se faire une idée plus claire du risque de cette arme de communication massive.

 

La secrétaire de la ville précise dans son « Flash infos » que « l’accès WIFI a été installé …avec des matériels identiques à ceux déployés dans d’autres lieux du territoire parisien ou français ( gares, universités, aéroports, voire dans les foyers parisiens).

 

Il est important de savoir, pour relativiser ce propos, que plusieurs universités, canadiennes certes, ont refusé le système WIFI pour préférer le système filaire, jugé moins dangereux. A paris, la bibliothèque universitaire Sainte Geneviève, après avoir hésité, s’est également prononcée pour le système filaire.

Que peu de foyers parisiens, à ma connaissance, restent connectés WIFI plus de 8 heures d’affilées !!!

 

Je reprends le texte : « S’assurer de la santé au travail de ses agents est évidemment une priorité majeure ».

 

Si la santé était vraiment une priorité, l’administration parisienne ne risquerait pas de se retrouver au tribunal pour délit d’entrave (Les documents nécessaires à une analyse correcte des dossiers CHS ne sont jamais transmis dans les délais légaux, quand on ne refuse pas tout simplement d’en donner connaissance aux membres élus du personnels).

Si la santé des agents était vraiment la priorité, nous aurions les deux séances plénières du comité d’hygiène et sécurité légales par an. Ce n’est pas le cas !!!

Si la santé des agents était si importante jamais le président du CHS de la DAC ne se permettrait de lever la séance sans que l’ensemble des sujets n’ait été abordé au prétexte de réunions à l’extérieur.

Si la santé des agents était un dossier central pour la DAC, nous n’attendrions pas encore la mise en place du Document Unique des risques ( je rappelle que le simple fait qu’il n’existe pas est également passible du tribunal)

 

On peut lire sous la plume de l’administration : « des mesures ont été effectuées par des laboratoires agrées, totalement indépendants de la collectivité ».

 

Il faut cependant savoir que ces laboratoires ont été choisis exclusivement par l’administration et hors CHS sans que les membres représentant les personnels aient leurs mots à dire. La ville a choisi la préfecture de police, nous aurions préféré le CRIREM. D’autre part, nous ne remettons pas en cause le résultat des mesures. Dés la tenue du CHS de novembre 2007, nous savions qu’elles seraient conformes. C’est le protocole d’application dont nous souhaitons débattre et c’est ce débat que la ville nous refuse.

Le texte du secrétariat général précise que « les agents qui l’ont souhaité ont été reçus par un médecin du travail ».

Cette assertion est vraie mais encore faut-il rappeler que c’est à la demande du SUPAP que ces visites médicales ont pu être mises en place. La Mission hygiène et sécurité de la DAC, préconisant plutôt aux agents de voir leur médecin de ville.

Nous leur avons conseillé la médecine de la ville pour que justement il y ai des traces de leur symptômes dans leur dossier si l’electrosensibilité venait à être enfin reconnue en France.

 

L’administration poursuit : « les résultats de ces analyses seront présentées… et largement diffusés »

On peut juste se demander pourquoi seuls les résultats de la ville seront présentés et pas la contre expertise de nos experts !!! Quand au fait que la ville se propose de diffuser largement les résultats, c’est vraiment une première, à ce jour, l’administration centrale ne s’est jamais donnée la peine de relayer les décisions du CHS d’une de ses directions.

 

« Certaines organisations syndicales ont refusé le débat ». L’utilisation du terme « certaines » est plutôt risible. 7 Organisations syndicales siégent au CHS de la DAC, six ont fait connaître leur désaccord (CGT, CFTC, UNSA, FO, UCP, SUPAP-FSU ).

Il était plus sérieux d’écrire que l’ensemble des organisations syndicales, hormis la CFDT, ont signé un communiqué de presse.

 

J’ai déjà évoqué l’aspect légal de ce CHS et la façon dont la ville le considère. Qu’elle se permette d’écrire « que ces organisations veulent changer la nature légale de cette instance paritaire », alors qu’elle est, elle même « hors les clous » est une vaste mascarade.

Je précise que le principe du boycott de la séance d’une instance paritaire n’est en rien illégal. Que, justement, nous respectons le débat proposé par la ville et l’appelons de nos vœux si tant est qu’elle accepte que ce débat soit contradictoire et qu’il respecte le pluralisme, y compris en matière d’expertise scientifique.

 

Je reprends le courriel de la secrétaire générale : « quoi qu’il en soit, conformément aux textes, la Ville fera connaître sa position à l’issue de la réunion CHS, quand elle aura pu se tenir ».

 

Il ne faut pas être dupe, si la ville précise qu‘elle communiquera c’est qu’elle connaît déjà le résultat du vote et il est vraiment simple de compter.

Le CHS est un organisme paritaire : 10 membres siégent pour l’administration, 10 membres siégent pour les représentants du personnel.

Quand il y a égalité de voix (dans ce cas, on peut imaginer les 10 voix de l’administration pour le rebranchement des bornes WIFI) le vote est validé.

On en vient même à se demander pourquoi dans ce cas, récuser nos experts.

On peut aussi regarder cette histoire par le petit bout de la lorgnette. L’administration et les élus nous ont fait savoir que le jeudi 18 septembre, jour du CHS de la DAC, se tiendra dés 13h30 une réunion politico-administrative si importante que le CHS ne pourra pas se tenir toute la journée, allant jusqu’à demander aux organisations syndicales de ne pas trop parler pour ne pas «  perdre de temps ». On peut donc imaginer que refuser nos experts c’est faire d’une pierre deux coups, gagner du temps pour leur réunion interne tout en ne prenant pas le risque qu’une voix scientifique se fasse entendre.

 

Pour finir, je vous renvoie à une réunion du comité de direction des services en date du 14 décembre 2007 où Monsieur Chotard (à l’époque secrétaire général adjoint) rappelle la position que la ville a arrêtée : « Le moratoire sur le déploiement du WIFI dans les lieux municipaux ne concernent que quatre bibliothèques et ne doit pas être étendu au - delà. Il appelle les directeurs à la vigilance et les invite à faire preuve de fermeté et de tact. En réponse à une suggestion de M .Girault de la DDATC, MM Meunier et Yahiel s’engagent à fournir très prochainement à leurs collègues un argumentaire sur le WIFI. (compte-rendu de la réunion du comité de direction des services du 14 décembre 2007, consultable via intraparis)

Publié dans wifi

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B
<br /> Quand Anne Hidalgo s'exprime sur Yourcenar elle répète quelque chose de vu ailleurs.<br /> Ca ne vous rappelle rien ?<br /> Soeur Anne ne voit tu rien venir ? (voir lien ci joint)<br /> http://www.anne- hidalgo.net/<br /> un autre son de cloche sur un site du 15è<br /> http://village15. com/default. aspx<br /> et là aussi<br /> http://www.leparisd unet.fr/pages/ actualites/ fiche.php? s_id=4402&s_arr=15<br />  <br />
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S
Ce texte est non seulement une réponse argumentée à la Ville de Paris, mais il répond également à un tract de la CFDT qui s'est alignée sans condition aux positions de la Ville.Cette organisation risque d'être la seule a voter (avec la mairie) le rebranchement des bornes Wi-fi. Avec des syndicats pareils, les personnels n'ont plus besoin de patron.
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